En France, comment assurer la sauvegarde des grands sites touristiques ? Chaque été, cette question revient toujours. Il y a une vingtaine d’années, le Mont-Saint-Michel, par exemple, était pris d’assaut par les bus et les voitures. Mais pour éviter ces situations et préserver les lieux, de nombreux sites se sont lancés dans d’immenses travaux d’aménagement, et les résultats sont au rendez-vous. Le célèbre Pont d’Arc est aussi une réserve naturelle de près de 1.600 ha, avec en son cœur un trésor géologique unique en son genre, et représente la porte d’entrée naturelle des gorges de l’Ardèche. Mais l’été, la rivière se transforme en autoroute, car chaque année ce pont accueille 1.500.000 personnes.
Le Pont du Gard
Alors, dans les lieux touristiques, comment continuer à accueillir des visiteurs tout en préservant l’environnement ? Certains sites ont relevé ce défi comme le Pont du Gard, patrimoine mondial de l’Unesco. Avec 1.500.000 touristes par an, c’est le monument antique le plus visité de France. Cinq ans de travaux et le site est entièrement réaménagé. Toutes les infrastructures touristiques sont reculées de 500 m environ. A l’intérieur, musées, sanitaires, restaurations, les visiteurs déambulent d’un endroit à l’autre. Résultat, fini la concentration des touristes au niveau du pont. Cette transformation a toutefois un coût, près de 32 millions d’euros, et le prix à payer pour profiter des lieux est de 18 euros.
Le Puy-de-Dôme
Pour conserver le patrimoine tel qu’il soit, investir est une nécessité. A 400 km du Pont du Gard, le Puy-de-Dôme, un volcan d’Auvergne, a même cassé la tirelire. Au total, 86 millions d’euros pour mettre en place un train à crémaillère électrique, inauguré en 2012. Aujourd’hui, impossible d’atteindre le sommet en voiture, seul moyen la marche ou le train. Un quart d’heure de rêveries, et les touristes se retrouvent au sommet. Selon le patron des lieux, le train c’est chaque année près de 50.000 véhicules en moins, 150 tonnes de CO2 non rejetées, et surtout plus de touristes : 500.000 contre 300 à 400.000 avant les travaux.